jeudi 15 janvier 2015

Horns, de Alexandre Aja. Love hurts like hell.



Love hurts like hell

Soupçonné du meurtre de sa petite amie, Ig est devenu l’ennemi numéro un de la petite ville miteuse qu’il habite. Fou de désespoir, il passe son temps à boire et à tenter de convaincre ses proches de son innocence. Un jour, se réveillant d’une de ses nombreuses gueules de bois, il se rend compte que quelque chose est entrain d’émerger de sa boîte crânienne : des cornes. D’abord pris de panique, il comprend vite que non seulement leur présence ne semble pas alarmer son entourage, mais que ses cornes incitent tacitement aux aveux des plus sombres pensées et secrets de l’être humain. Ig va petit à petit prendre conscience que ce don pourrait bien être sa dernière chance de trouver le vrai coupable…

En premier lieu, je voudrais commencer par applaudir la prestation de Daniel Radcliffe, qui incarne ici le héros principal.  Ne vous inquiétez pas (oui j’étais moi même inquiète) on en oublie complètement Harry Potter, et (j’ai un peu honte de le dire) dans certaines scènes il est même assez canon. Horns est le film que j’ai vu dernièrement qui m’a posé le plus de problèmes d’opinion. Tout d’abord l’histoire, elle est avant tout une histoire d’amour inconditionnel, parfois un peu mielleuse et presque un peu « ado », mais sauvée par l’aura rock’n’roll et mystique qui l’entoure : par la musique (merci Bowie, les Pixies, Marilyn Manson, etc…), le sexe, le gore de nombreuses scènes, et le flot de références et symboliques bibliques que l’on y trouve. Il s’agit d’un film absurde et intelligent, parsemé de scènes délirantes absolument géniales, et d’une satire fantastique de l’humanité et de ses secrets les plus noirs: un narcissisme sans limites, une boulimie insatiable (de nourriture, de sexe et de drogues), une honte cachée, une haine d’autrui dissimulée… Finalement, Ig va délaisser toute morale au profit de sa vengeance sans merci, et de la quête du meurtrier de son amour perdu. 


Émotionnellement bousculée par cette oeuvre, c'est après une longue réflexion que je peux affirmer que j’ai vraiment aimé le film d'Aja,  qui m’a avant tout fasciné par son scénario singulier, par sa perfection plastique, et par sa bande originale exceptionnelle. Un vrai thriller horrifique bourré de métaphores et de symboliques bibliques, que j'affectionne tout particulièrement. Malheureusement, la fin m’a laissé assez perplexe et indécise. Enfin, je pense que si les grands fans d'histoires d'amour allaient voir ce genre de film plutôt que des Twilight on ne s'en porterait que mieux  :p 
Cheers!



mardi 23 septembre 2014

Bully, de Larry Clark





"It's 4 am... Do you know where your kids are?"


Vous avez aimé Ken Park de Larry Clark ? Je vous donne Bully ! En Floride, une bande de jeunes tuent le temps comme ils peuvent, entre la drogue, le sexe, et le surf. Parmi cette bande de joyeux gens paumés et désabusés, il y en a un, Bobby, qui aime tyranniser ses amis, violer les copines de ses potes et cogner un peu dans tout ce qui bouge. Son comportement commence à taper sur les nerfs de la bande, et c’est ainsi que la solution au problème vient toute seule : bon, et si on le butait ? Ah ouais tiens bonne idée ! Ca va être marrant ! Ainsi, un assassinat s’organise, de la même façon que l’on pourrait préparer une fête ce soir ou un dîner entre amis.

 


Tiré d’une histoire vraie, ce film montre bien, selon moi, le vide qui habite ces jeunes californiens qui n’ont aucune conscience de leurs actes ni de la tristesse de leurs vies. Rien n’est grave, tout est simple, on fait ce que l’on veut sans prendre conscience que notre jugement est grandement altéré par toutes les drogues que l’on a ingérées et surtout, surtout, qu’on est complètement stupides. Rajoutons en un peu et allons nous vanter à droite à gauche qu’on a couché avec un tel, ou qu’on s’est blindés de MD à la dernière soirée, comme tout le monde le fait, et aussi pourquoi pas qu’on s’est éclatés en tuant notre pote hier soir.

 

Rythmé par des morceaux de Hip Hop et de Rap excellents, mais aussi par la musique de Thurston Moore, guitariste de Sonic Youth, Bully est un film à la fois terrifiant de véracité et tellement rock’n’roll. Interdit au moins de 16 ans à sa sortie, il est selon moi moins trash que Ken Park, qui en a dérangé plus d’un, mais reste toutefois une œuvre de Larry Clark, donc attendez vous au pire. 


Bully, ou la fin de l'innocence, vous ne savez pas de quoi ils sont capables...




jeudi 11 septembre 2014

Zoolander, de Ben Stiller



Comme mon cher et tendre me l’a fait remarquer, il est temps d’ajouter un peu de légèreté et de gaîté à mon blog (non, j’ai dit non pas de Fast and Furious ! ) et de vous proposer une comédie qui, je l’espère, vous fera bien rigoler.

 

Aujourd’hui, je vous conseille un film qui a très peu d’intérêt cinématographiquement parlant (voire aucun) mais qui, personnellement, me fait toujours aussi rire, et que je trouve toujours aussi idiot. Et puis admettons le, on aime tous un peu Ben Stiller non ?

 

Derek Zoolander est tous ce que l’on peut attribuer au cliché du beau gosse sans cerveau. Mannequin de profession, il est probablement l’homme le plus stupide de la planète. Mais finalement, il ne faut pas s’attendre à trouver un quelconque personnage intelligent dans ce film. Tout le monde est complètement débile et les actions sont toutes plus absurdes les unes que les autres. Et c’est bien ça qui est marrant. La carrière de Zoolander est menacée par le succès du beau Hansel (qui n’est autre que Owen Wilson). Suite au décès de ses meilleurs amis lors d’une bataille d’essence dans une station service (oui oui je vous assure), Zoolander décide de retrouver sa famille, mais il est rejeté. Tout semble s’effondrer pour le jeune mannequin, lorsque le grand styliste Mugatu (Will Ferrel bien sûr) lui propose de devenir la nouvelle égérie de sa marque.

 

Ce que Zoolander ignore, c’est qu’il va être le pantin d’une conspiration visant à assassiner le premier ministre de Malaisie (wtf ???).

 

Ce film est de la pure incongruité. Entre batailles de défilés de mode, orgies avec des nains, des costumes incongrus et un casting d’acteurs hilarants, vous trouverez aussi des apparitions de personnalités venues jouer leur propre rôle (David Bowie, Heidi Klum, Paris Hilton, Lenny Kravitz, Natalie Portman ou encore Fred Durst du groupe Limp Bizkit). Une comédie légère et hilarante présentée par toute la clique de Ben Stiller, qui était bien décidé à réaliser le film le plus absurde et débile qu’il pouvait. 



lundi 8 septembre 2014

A History of Violence, de David Cronenberg



Il faut absolument que je vous parle de l'un de mes réalisateurs préférés: David Cronenberg (non, pas comme la bière) ! Alors le film que j’ai choisi est loin d’être l’un de mes préférés. J’admire Cronenberg pour son style étrange, l’esthétique organique qu’il met en scène dans ses films, le nonsense… Là, il met de coté tout cela et nous propose un film à la structure bien définie. C’est pour ça que ce film m’a un peu déçue à sa sortie. Moi j’aime bien quand c’est super bizarre. J’aurais aimé vous parler de Crash (des gens fascinés et sexuellement attirés par les accidents de voitures) Existenz (des gens qui rentrent dans un jeu vidéo) ou encore La Mouche que vous connaissez peut être déjà (un inventeur qui se transforme peu à peu en mouche géante). Mais je vous ai déjà proposé des films très étranges alors là j’aimerais vous conseiller quelque chose d’un peu plus traditionnel.

 

Mais attention, A History of Violence c’est quand même une histoire de fous ! Tom Stall (Viggo Mortensen, le beau Aragorn dans le Seigneur des Anneaux) est un homme commun, mari et père de famille, il est patron d’un restaurant et mène une vie tranquille. Jusqu'au jour où deux tueurs font irruption dans son restaurant et en deux temps trois mouvements il les neutralise avec une dextérité surprenante. La nouvelle fait la une des médias et Tom devient la vedette de son village. Puis un jour, un homme se pointe chez lui, et affirme que Tom n’est autre que son ancien complice, et que son vrai nom n’est autre que Joey….

 

De la violence, du sexe, du sang, de l'amour. Les grandes qualités de ce film sont tout d’abord les acteurs, exceptionnels, la mise en scène fascinante et un synopsis qui semble simple aux premiers abords, mais qui arrive à jongler avec l’attention du spectateur. En effet, tout le long on est complètement indécis : est ce que c’est vrai que Tom était un tueur dans sa jeunesse ou est ce que tout ça est un grand malentendu ? Y a t-il erreur sur la personne ?


Bref, est ce qu’on connaît réellement les gens qui nous entourent ? Nos voisins, nos amis, ou même notre propre famille ?



dimanche 31 août 2014

Rock'n'Love, de David Mackenzie



« Bound together by music, mud and handcuffs » 

« Liés par la musique, la boue, et des menottes »

 

Voici venu le moment du film… d’amour !!! Et moi, ben j'aime pas ça les films d’amour. Mais vraiment vraiment. Je vous propose tout de même un film léger, simple, sans prise de tête. Mais si vraiment on doit avoir une rencontre entre un homme et une femme, des baisers langoureux, des scènes d’amour déchirantes, des « oh Edward you are the love of my life bla bla (que Dieu nous vienne en aide) des larmes et de la guimauve, et ben autant que tout ça se déroule dans UN PUTAIN DE GROS FESTIVAL DE MUSIQUE ! J’annonce, le T in the Park, en Ecosse.

 

C’est le cadre dans lequel deux rockstar vont se rencontrer. Adam (hyper canon) leader d’un groupe américain va se retrouver menotté (bien évidemment, quelle originalité) à Morello, chanteuse d’un groupe britannique indé. Et puis au début, ils se détestent. Mais ils sont quand même dans un super festival alors on va quand même se bourrer la gueule, se rouler dans la boue, performer sur scène, dormir dans des tentes, s'engueuler, se réconcilier, etc… Et la suite on la connait déjà. 

 

Donc, si Rock’n’Love (de son titre original You instead) est un film plein de clichés, son originalité repose dans l’environnement rock’n’roll dans lequel il se déroule. Donc une histoire d’amour, beurk, mais une histoire d’amour quand on entend Kasabian jouer en fond, ça nous plaït ! Avertissement : après le film vous aurez envie de partir en festival là tout de suite maintenant, et puis de tomber amoureux ou d’appeler votre moitié viens bébé on va faire un truc fou je t’aime allons courir nus sous la pluie une bouteille de sky à la main et une guitare dans l’autre (heuuu, quoi ?).

 

Les musiques sont sympas, les acteurs aussi, on trouve des scènes très belles et l’ambiance générale festive nous donne le sourire. On regrette un peu l’absence de vraies rock star, et l’histoire d’amour aurait pu se passer de tous les clichés auquels elle fait appel. Une oeuvre indépendante pétillante, à voir quand vous voulez vous remonter le moral et retrouver le sourire.



samedi 30 août 2014

Velvet Goldmine, de Todd Haynes



"Although what you are about to see is a work of fiction, it should nevertheless be played at maximum volume"

 

«Même si ce qui va suivre est une fiction, vous devez monter le son au maximum»

 

Et c’est pas moi qui le dit, mais bien le film lui même ! Velvet Goldmine est un fabuleux hommage au glam rock, une œuvre constellée de paillettes qui viennent dresser les portraits inspirés de deux stars du rock des années 70 : David Bowie et Iggy Pop.

 

Il relate l’ascension artistique de Brian Slade et de son alter ego Maxwell Demon (David Bowie/Ziggy Stardust), ainsi que la vague révolutionnaire musicale et sexuelle qu’il a déclenché. Suite à sa disparition, un jeune journaliste va retracer la renaissance musicale de l’artiste, ainsi que sa rencontre avec Curt Wild (Iggy Pop) et la découverte du garage/punk rock.

 

Avis aux cinéphiles : le casting est au top ! Jonathan Rhys Meyer, plus beau que jamais, se voit partager l’affiche avec Ewan McGregor et Christian Bale, Tony Collette et puis tiens, aussi Brian Molko (leader du groupe Placebo).

 

De toute façon, que vous aimiez ce film ou pas, il est certain que le centre de son intérêt réside dans la musique qu’il propose et la mise en scène de celle-ci. Et je vais insister sur ce point fondamental : une BANDE ORIGINALE qui est exceptionnelle !!!


Alors en plus d’avoir un bon film, intéressant parce qu’il retrace une partie de l’histoire du rock avec deux de ses protagonistes les plus fous et emblématiques, avec des acteurs au top, des costumes qui font rêver (aaah les plumes et les paillettes et le cuir et les cheveux bleus) et ben en plus de tout ça, mesdames et messieurs, on nous offre un soudtrack créée et performée directement par Thom Yorke et Johnny Greenwood (Radiohead), Andy Mackay (Foxy Music), Ron Asheton (The Stooges), Thurston Moore (Sonic Youth), Placebo, Brian Eno,  Lou Reed, etc… Bref pas besoin de vous dire qu’après avoir vu le film pour la première fois je me suis procurée le CD que j’écoute en boucle encore maintenant (Baby’s on fiiiireeeeeeeee).

 

Alors je n’ai qu’une chose à vous dire, envoyez le film, montez le son, et puis tampis pour les voisins ;)






jeudi 28 août 2014

Le Livre de Jérémie, de Asia Argento



Pour continuer dans la lignée des films rock’n’roll (j’adore ça et je sais que vous aussi) je vous conseille cette œuvre réalisée par la superbe Asia Argento. Fille du réalisateur italien Dario Argento, maître du giallo (genre qui définit les romans policiers jonglant entre le thriller, l’horreur et l’érotisme entre les années 60 et 90), Asia est aussi connue en tant que DJ dans le monde de la nuit, et surtout pour ses rôles d’italienne sexy, la voix rauque, clope à la bouche, souvent droguée et très sexuellement libérée. 

 

Elle joue ici une jeune mère, Sarah, venue arracher son fils, Jérémie, à la famille adoptive dans laquelle il avait été placé à sa naissance. Elle va l’embarquer dans un road trip hallucinant. Perdue, droguée, prostituée, jonglant entre les hommes et prenant peu soin de son fils, toutes ses actions vont pervertir peu à peu l’enfance du petit Jérémie. Sa vie devient un enfer, entre les clubs de strip-tease où sa mère performe, l’arrière des camions où elle se prostitue, les hôpitaux dans lesquels il se réveille, la demeure de ses grands parents chrétiens fondamentalistes où il va devoir vivre, ou encore les maisons de ses « nouveaux papas » qu'il va devoir supporter. Mais malgré toutes ces mésaventures causées par la folie et l’égoïsme de sa mère, son amour pour elle va s'amplifier et Jérémie va désespérément tenter de survivre, de grandir et de conserver son innocence dans un environnement malsain et hostile.

 

Le film est tiré du roman à succès de JT LeRoy. Le casting est excellent (Winona Rider, Jeremy Renner, Michael Pitt), et il faut noter la performance de Marilyn Manson, grand ami de Asia Argento, qui est ici méconnaissable (sans maquillage c’est sûr que c’est autre chose). De son titre originel The Heart is Deceitful Above all Things, Asia signe ici une oeuvre touchante, perturbante, un film déjanté et trash que vous allez, je l’espère, apprécier.

 

Ps: Promis le prochain film sera plus marrant ;)